« Je implore toi s’il vous plaît dormir couloir. » Ces mots, Mirjet ne
me les dit pas. Il les écrit en albanais sur l’ordinateur et c’est
Google Traduction qui me les dit. C’est plutôt marrant d’habitude, les
traductions déformées par le logiciel. Là, ce n’est pas drôle du tout.
Mirjet dit avoir dix-sept ans, mais tant qu’il n’est pas reconnu mineur
isolé étranger, je ne peux pas lui trouver un hébergement.
Durant
un an et demi, Rozenn Le Berre a travaillé comme éducatrice dans un
service d’accueil pour les jeunes exilés arrivés en France sans leurs
parents. De cette expérience, elle a tiré un récit littéraire à deux
voix. La première, la sienne, est confinée à l’espace de son bureau et
se fait l’écho de ces jeunes qui traînent des valises de souvenirs
acides, mais que la fureur de vivre maintient debout. La seconde relate
le voyage éprouvant de Souley, un jeune Malien qui a décidé de faire
l’aventure et doit arriver en France avant ses dix-huit ans.
Ce
livre propose d’aller à la rencontre de jeunes filles et garçons
malmenés par l’exil et le labyrinthe administratif français, mais qui
parviennent petit à petit à se reconstruire, à sourire et danser, à être
pénibles et idiots comme des adolescents, à ne plus avoir peur. À vivre
au lieu de survivre.
Rozenn
Le Berre est née en 1988. Après des études à Sciences Po Toulouse, elle
s’oriente vers le travail social et le journalisme. De rêves et de
papiers est son premier livre.
De rêves et de papiers
547 jours avec les mineurs isolés étrangers
Rozenn Le Berre
Editions Le Découverte
15 euros
547 jours avec les mineurs isolés étrangers
Rozenn Le Berre
Editions Le Découverte
15 euros
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire