Vendredi 5
février à Brest
De nombreuses personnes se
sont émues de la situation des demandeurs d’asile dans notre
région, en particulier de l’insuffisance flagrante d’hébergements.
Constatant que, à court terme, l’État ne peut faire face à
toutes les demandes, elles se sont constituées en associations pour
contribuer à l’amélioration de l’accueil, de l’hébergement
et de l’accompagnement de ces migrants, en particulier à
Plougonvelin (Solidarité Iroise, 50 adhérents), Brest (Digemer 60
adhérents, SOS Réfugiés du Moyen Orient 15 adhérents)
Plabennec-Pays des Abers (20 adhérents), Saint Urbain (30
adhérents), Plouguerneau (15 adhérents), Plounéour-Trez - Côte
des Légendes (15 adhérents), Saint-Éloy (une vingtaine de
personnes).
Une trentaine de
représentants de ces associations s’est réunie vendredi 5 février
à Brest. Après un exposé de Anne-Marie Dantec, de La Cimade
Finistère sur le parcours administratif des demandeurs, l’évolution
dans les nouvelles lois de juillet 2015 et celles qui se préparent,
les participants ont partagé leurs expériences et leurs
préoccupations.
Tout d’abord elles
notent que, si les nouvelles dispositions ont permis, depuis décembre
2015, d’accélérer les procédures, le parcours administratif du
demandeur d’asile qui, par un moyen ou par un autre, arrive dans le
Finistère, est toujours aussi complexe et surtout aléatoire. Les
dossiers reçoivent de moins en moins d’avis positifs, en
particulier pour les demandeurs originaires des Balkans.
La situation de
l’hébergement reste préoccupante. Plus d’une centaine de
personnes dont la demande est en cours de procédure, dont des
familles avec enfants, ne bénéficie pas de l’hébergement prévu
par les textes et doit survivre entre la rue et les squats, voire une
voiture. Face à cette situation totalement inacceptable, plusieurs
mairies, institutions et particuliers se sont déclarés, directement
ou par l’intermédiaire des associations présentes, auprès de la
Préfecture ou de la Direction Départementale de la Cohésion
Sociale, pour proposer des logements, le plus souvent gratuitement.
Les associations ne comprennent pas pourquoi ces logements
disponibles mettent autant de temps à être effectivement occupés,
ces délais finissent par décourager les bonnes volontés.
Autre
sujet de préoccupation, les demandeurs qui ne rentrent pas dans le
cadre de la Convention de Genève, ceux qui arrivent de pays dits
« sûrs », et qui ont épuisé tous les recours (« les
déboutés »). Leur situation est encore plus inquiétante :
ils n’ont droit ni à un hébergement ni aux allocations. Ne
pouvant être reconduits dans leur pays d’origine parce qu’ils y
seront en danger, sans ressources, sans autorisation de travailler,
ils ne peuvent compter que sur les organisations humanitaires pour
survivre, se loger, se nourrir, et faire face aux dépenses
incontournables, scolarité, transports, etc.
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